Malte

En bref:

Accès fortement restreint / interdit

IVG autorisée dans le seul cas où la vie de la mère est en danger et où le fœtus n’est pas viable.

Application de sanctions pénales à l’égard des femmes et des soigant·e·s si toutes les conditions ne sont pas respectées.

Existence de pressions religieuses, sociales et politiques qui stigmatisent et entravent l’accès à l’avortement.

Infos

Avant juin 2023, l’IVG était illégale en toute circonstance. Depuis la polémique entourant l’exfiltration en urgence d’une touriste américaine, une loi très restrictive autorise l’IVG dans le seul cas où la vie de la mère est en danger et où le fœtus n’est pas viable, afin de protéger les médecins d’une sanction pénale en cas d’intervention. Les conditions sont très strictes pour correspondre à ces deux situations. De plus, si la vie de la femme n’est pas en danger imminent, l’avis d’une équipe de trois médecins est requis. Pour ce qui est de la deuxième situation, l’avortement ne peut avoir lieu que si le fœtus n’est pas viable et si les autres procédures médicales autorisées ont été exclues.

Neuf Maltais·es sur dix s’opposent à la légalisation de l’avortement, et par conséquent au droit des femmes de disposer de leur corps comme elles l’entendent. Ce conservatisme est en grande partie dû à l’influence considérable de l’église catholique dans la société maltaise.

Les pressions religieuses, sociales et politiques stigmatisent et entravent l’accès à l’avortement. Malgré tout, des coalitions pro-choix comme Voice for Malta et Doctors for Choice Malta, s’organisent dans le pays pour revendiquer le droit à avorter.

Actualités

2025

L’ICE My Voice My Choice a récolté 4497 signatures à Malte, ce qui équivaut à 106,31 % des signataires requis (100%).

2019-2024

En décembre 2016, à la suite d’un long combat, Malte a légalisé la pilule du lendemain, disponible en pharmacie sans prescription médicale. En pratique, de nombreux·ses pharmacien·nes refusent de la délivrer pour des « raisons de conscience ».

Malgré la résistance du pays à réformer sa législation, la société civile et les professionnel·les de la santé indépendant·es prennent la parole pour sensibiliser le public et faire pression en faveur d’un changement juridique. Pour aider les femmes, certains médecins en viennent à pratiquer l’IVG illégalement, risquant ainsi l’emprisonnement et la radiation. En 2019, a vu le jour la première coalition pro-choix du pays, « Voice for Malta » ainsi que le collectif de médecins indépendant·es « Doctors for Choice Malta ». Des associations comme Abortion Support Network apportent aussi un accompagnement et un soutien logistique pour avorter à l’étranger ou encore pour accéder à la pilule abortive.

En juin 2022, Andrea Prudente, une touriste américaine a fait une fausse couche à La Valette alors qu’elle était à 16 semaines de grossesse. Sa vie et sa santé furent gravement mis en danger sans intervention médicale. Les médecins lui ont refusé l’avortement, attendant que les battements de cœur du fœtus s’arrêtent ou qu’elle ait une infection potentiellement mortelle qui les inciterait à agir. Elle a dû être exfiltrée en Espagne pour être sauvée. Cette polémique a relancé le débat sur l’IVG et a mené à l’adoption de la loi en juin 2023.