Hongrie

En bref:

Accès restreint

IVG autorisée jusqu’à 12 semaines de grossesse avec des exceptions en cas de viol, risques pour la santé de la femme et anomalie fœtale.

Délai d’attente obligatoire de 3 jours.

Application de sanctions pénales à l’égard de la femme et des soignant·e·s si toutes les conditions ne sont pas respectées.

Existence de pressions religieuses et politiques qui entravent l'accès à l'avortement.

Infos

L’IVG est autorisée jusqu’à 12 semaines de grossesse. La femme qui en fait la demande doit définir la « crise grave » qu’elle traverse et participer à deux entretiens avec les services sociaux à 3 jours d’intervalle.

Au-delà, l’IVG est possible sur indications médicales ou sociales après avis consultatif de deux médecins.

Les jeunes femmes de moins de 16 ans doivent avoir le consentement de leurs parents, et pour les patientes âgées de 16 à 18 ans, les parents doivent être informés.

Les frais de l’IVG sont gratuits uniquement pour les femmes faisant partie des groupes vulnérables qui reçoivent une aide financière de l’État ou qui résident dans une institution publique.

Les conservateurs au pouvoir n’autorisent pas l’avortement médicamenteux et la pilule du lendemain n’est accessible que sur ordonnance.

Attention : existence de pressions sociales, religieuses et politiques.

Actualités

2025

Pas d’actualité en 2025.

2019-2024

En pratique, l’avortement est très mal perçu et l’accès est de plus en plus restreint. 

Depuis 2012, le gouvernement Orbán a introduit dans la Constitution « la protection de la vie dès la conception » et il mène depuis 2017, une politique nataliste basée sur la promotion de la « famille traditionnelle » et le soutien à « l’enfantement »: célébration de la femme au foyer dans les manuels scolaires, subventions octroyées aux hôpitaux qui refusent de pratiquer l’IVG, campagne anti-IVG dans le métro en violation des règles du programme de financement européen, pressions politiques sur les cliniques pratiquant l’IVG médicamenteuse considérée comme « trop facile », harcèlement des ONG qui défendent les droits des femmes… Sans succès, le CEDAW — Comité des Nations unies sur l’élimination de la discrimination à l’égard des femmes — a demandé en 2023 à la Hongrie de fournir un accès à l’IVG à toutes les femmes et a précisé que « limiter les droits des femmes à une vision familiale reviendrait à soutenir les stéréotypes que la responsabilité des États est précisément de combattre ».

Depuis 2022, les femmes qui souhaitent avorter sont obligées d’être exposées aux fonctions vitales du fœtus, en écoutant le rythme cardiaque fœtal avant que l’IVG soit pratiquée. Le non-respect de la clause « battement de cœur » peut entraîner des sanctions administratives ou pénales à l’égard des soignant.e.s.

Plusieurs centaines de Hongroises se rendent chaque année à Vienne pour obtenir une IVG médicamenteuse, ou une IVG chirurgicale jusqu’ à 14 semaines.