2025
Pas d’actualité.
2019-2024
Depuis l’indépendance en 1991, les organisations religieuses et l’Église catholique, ont acquis une forte influence dans la société conduisant à la remise en question de la loi sur l’avortement libre à partir des années 2000. Depuis, les menaces sont de plus en plus nombreuses et le pays fait face à une pénurie de médecins, induisant une baisse drastique du nombre d’IVG, de 40.000 en 1989 à environ 3000 en 2022.
La clause de conscience a été introduite en 2003 et permet au personnel de santé de refuser de pratiquer une IVG sauf si la vie de la femme est en danger. Si le·la professionnel·le refuse, il·elle doit orienter la femme vers un médecin qui pratique l’IVG. Environ 60 % des gynécologues refusent de pratiquer les IVG, ce qui est le résultat des campagnes anti-choix et de l’influence des milieux conservateurs. En Croatie, les méthodes de contraception modernes sont également peu utilisées, conséquences d’une faible éducation sexuelle.
En 2017, la Cour constitutionnelle a rejeté un recours de plusieurs groupes conservateurs qui réclamaient l’interdiction de l’avortement. La Cour a ensuite demandé au Parlement de préparer une nouvelle législation, estimant que celle de 1978 était devenue obsolète. De nombreux·se défenseur·ses du droit à l’IVG craignent que cela conduise à plus de restrictions. En effet, des manifestations ont eu lieu depuis 2021, quand des milliers de personnes ont défilé à Zagreb contre l’IVG.
En 2022, un cas a particulièrement ébranlé la Croatie : une femme enceinte de 6 mois dont le fœtus était atteint d’une grave tumeur au cerveau, lui laissant peu de chances de survie, s’est vue refuser l’accès à un avortement médical par plusieurs hôpitaux. Elle a finalement eu gain de cause grâce à une forte mobilisation populaire.
En 2024, les groupes religieux et conservateurs intensifient toujours les pressions pour interdire l’avortement en Croatie en organisant des veillées devant les cliniques et des marches attirant des milliers de personnes ainsi que des groupes d’hommes s’agenouillant pour prier sur les places publiques.