Royaume-Uni

En bref:

Accès garanti

IVG autorisée jusqu’à 24 semaines avec des exceptions en cas de viol, risques pour la santé de la femme et anomalie fœtale.

Pas de délai d’attente obligatoire.

Pas d’application de sanctions pénales à l’égard des femmes si toutes les conditions ne sont pas respectées.

Infos

En Grande-Bretagne (Angleterre, Écosse et Pays de Galles), l’IVG est autorisée jusqu’à 24 semaines de grossesse sur indications sociales et économiques, et au-delà pour raisons médicales. Dans ce cas, deux médecins doivent attester que la santé physique ou mentale de la femme est en danger ou qu’il existe un risque pour le fœtus.

Les mineures de moins de 16 ans doivent obtenir l’autorisation d’un des parents.

L’avortement à domicile a été totalement légalisé jusqu’à 10 semaines de grossesse en 2022.

En Irlande du Nord, l’IVG est autorisée jusqu’à 10 semaines et jusqu’à 24 semaines si la grossesse comporte « un risque pour la santé physique ou mentale de la femme enceinte » et au-delà en cas de malformations fœtales graves. L’IVG n’est en réalité possible que jusqu’à 10 semaines, la région ne possédant pas de service d’IVG chirurgicale.

Sur l’île de Man, l’avortement est accessible jusqu’à 14 semaines depuis 2019.

L’IVG est presque entièrement prise en charge par le service de santé publique. L’avortement est accessible aux femmes qui ne résident pas au Royaume-Uni. Cette possibilité est surtout utilisée par les femmes d’Irlande du Nord.

Actualités

2025

Le mardi 17 juin 2025, les députés britanniques ont voté pour l’abolition des poursuites pénales à l’encontre des femmes recourant à une interruption volontaire de grossesse hors délai. Ce vote est salué comme une avancée nécessaire face à la multiplication des poursuites.

Des cas comme celui de Nicola Packer, acquittée après quatre ans de procédure, montrent les dérives d’un système régi par des lois archaïques de 1861. Depuis cinq ans, une centaine de femmes ont été inquiétées malgré la légalisation partielle de l’IVG en 1967. ONG et professionnels de santé dénoncent une judiciarisation dangereuse, source de peur et de stigmatisation.

2019-2024

Au Royaume-Uni, en juin 2023, la condamnation d’une mère de trois enfants à une peine de deux ans de prison avec sursis pour avoir pris des pilules abortives hors du délai légal, a relancé les débats sur la décriminalisation des IVG hors délai. En avril 2024, un amendement au projet de loi sur la justice pénale a été déposé par une députée de l’opposition pour dépénaliser l’IVG. Dans le même temps, des élus conservateurs ont déposé des amendements pour réduire la durée d’accès à l’IVG à 22 semaines. Aucun de ces amendements n’a été adopté avant le renouvellement du Parlement le 5 juillet 2024.

Malgré la nouvelle loi en vigueur en Irlande du Nord, 161 femmes ont dû se rendre en Angleterre en 2020 et 2021 pour avoir accès à une IVG. L’Irlande du Nord n’ayant fait aucune démarche pour augmenter ses services depuis 2019, le gouvernement britannique a pris des mesures juridiques pour accélérer le processus. Le système de sécurité sociale britannique rembourse les frais d’avortement pour les femmes qui viennent d’Irlande du Nord

Selon un sondage de 2022 d’Amnesty International UK, la moitié de la population nord-irlandaise ignore que l’IVG est légale et seulement 10% des femmes savent où se rendre si elles souhaitent avoir recours à un avortement.

Les lignes semblent bouger depuis quelques temps : les cours d’éducation sexuelle et affective sont maintenant obligatoires, les manifestations anti-choix sont interdites devant les cliniques d’avortement depuis septembre 2023.