Italie

En bref:

Accès restreint

IVG autorisée jusqu’à 90 jours de grossesse (un peu moins de 12 semaines). Au-delà de ce délai, elle est autorisée jusqu’à la période de non-viabilité du fœtus, sauf danger pour la vie de la femme. Le viol ou l’inceste ne sont pas des motifs de dérogation.

Délai d’attente obligatoire de 7 jours.

Application de sanctions pénales des soignant·e·s (amende ou emprisonnement jusqu’à trois ans pour le praticien) si toutes les conditions ne sont pas respectées.

Existence de pressions sociales, religieuses et politiques. Pénurie de médecins.

Infos

L’IVG est autorisée jusqu’à 90 jours de grossesse – un peu moins de 12 semaines – sur indications sociales ou médicales, après une consultation avec un·e médecin.

Au-delà de ce délai, elle est autorisée jusqu’à la période de non-viabilité du fœtus, sauf danger pour la vie de la femme. Le viol ou l’inceste ne sont pas des motifs de dérogation.

Les mineures doivent obtenir l’accord de leurs parents et à défaut, un juge de tutelle peut intervenir.

Les femmes se voient imposer une période d’attente obligatoire de 7 jours entre la première consultation et la procédure d’avortement, sauf en cas d’urgence médicale.

En août 2020, le ministère italien de la Santé a modifié les modalités d’accès à l’IVG médicamenteuse, en supprimant l’obligation d’hospitalisation de trois jours. Cependant, l’VG chirurgicale reste la principale méthode utilisée.

Les frais d’IVG sont entièrement pris en charge par l’État.

La loi prévoit une amende (somme faible) pour la femme en cas d’IVG hors des conditions légales, voire une peine d’emprisonnement en cas d’IVG tardive si les conditions ne sont pas respectées. Dans les faits, ces peines ne sont quasiment jamais appliquées contre la femme.

Conséquence des pressions sociales, religieuses et politiques, près de 3 professionnel·les de santé sur 4 refusent de pratiquer des IVG pour des raisons de conscience. En pratique, les femmes font face à la difficulté à trouver un·e praticien·ne, à l’allongement des délais, et à de multiples humiliations qui accroissent la détresse psychologique. Ces entraves sont manifestes sur l’ensemble du territoire et quasiment généralisées dans le Sud.

Actualités

2025

Pas d’actualité en 2025.

2019-2024

Les anti-choix sont très présents sur la scène politique : en mai 2018, pour justifier une politique nataliste, Lorenzo Fontana, Président de la Chambre et membre du parti d’extrême droite « Lega », a déclaré que « l’avortement est la première cause de féminicide dans le monde ».

En août 2020, le ministère italien de la Santé a modifié les modalités d’accès à l’IVG médicamenteuse, en supprimant l’obligation d’hospitalisation de trois jours. La même année, des « cimetières à fœtus » ont provoqué une polémique. Ces cimetières sont entretenus par les mouvements anti-choix sans l’accord des femmes qui ont avorté. Leur nom est exposé à la vue de tous sur une tombe, alors que la loi sur l’avortement consacre l’anonymat des femmes.

En 2022, un conseiller d’extrême droite dans le Piémont a proposé de donner 4000 € aux femmes qui n’avorteraient pas. Cette proposition a été critiquée et finalement refusée. 

Depuis octobre 2022, Giorgia Meloni, la cheffe du parti postfasciste Fratelli d’Italia est la présidente du Conseil des ministres. Elle a affirmé à de multiples reprises vouloir relancer la natalité et préserver « l’italianité ».

En avril 2024, le gouvernement Meloni a adopté un amendement autorisant les groupes anti-choix à accéder aux cliniques d’avortement. Ce texte s’est glissé dans un décret portant sur la mise en œuvre du plan de relance européen post-Covid. Pour le gouvernement, cette mesure répond à l’objectif de la loi de 1978 en donnant aux femmes la possibilité de réfléchir avant de décider de mettre un terme à leur grossesse.