Irlande

En bref:

Accès garanti sous conditions

IVG autorisée jusqu’à 10 semaines de grossesse avec des exceptions en cas de viol, risques pour la santé de la femme et anomalie fœtale.

Délai d’attente obligatoire de 3 jours.

Application de sanctions pénales à l’égard des soignant·e·s si toutes les conditions ne sont pas respectées. En revanche, il n’y a pas de sanctions pénales à l’égard de la femme ayant eu recours à l’IVG.

Infos

En janvier 2019, le parlement a adopté une loi autorisant l’avortement jusqu’à 10 semaines de grossesse sans condition avec un délai de réflexion obligatoire de trois jours entre les deux consultations.

Les mineures de plus de 16 ans peuvent décider seules d’une IVG. Pour les moins de 16 ans, l’accord d’un parent est requis, sauf si le professionnel de santé juge que la mineure est capable de donner son consentement seule.

Jusqu’à 24 semaines, l’IVG est possible en cas de danger pour la vie de la femme enceinte, ou d’anomalies pouvant entraîner la mort in utero.

Les frais d’avortement sont entièrement pris en charge par l’État pour les femmes résidantes dans le pays.

L’avortement reste criminalisé s’il est pratiqué en dehors du cadre légal, avec des sanctions pouvant aller jusqu’à 14 ans d’emprisonnement pour les médecins. En revanche, la criminalisation ne s’applique pas aux femmes ayant recours à l’avortement.

En pratique, l’accès est généralement assuré malgré des inégalités géographiques. Seules 11 maternités sur les 19 que compte le pays pratiquent des IVG et moins d’1 généraliste sur 9. Des femmes se rendent encore en Grande-Bretagne, car le délai y est plus long et les conditions d’accès en cas de malformation du fœtus y sont moins restrictives.

Actualités

2025

Pas d’actualité.

2019-2024

Avant 2019, la législation irlandaise était l’une des plus restrictives d’Europe puisque le 8e amendement de la Constitution reconnaissait le droit à la vie du fœtus au même titre que celui de la mère. L’IVG était même interdite pour les victimes de viol ou d’inceste, pour les femmes enceintes dont le bébé présentait de graves difformités ou était non viable. Les peines pouvaient aller jusqu’à 14 ans de prison. Plusieurs milliers de femmes se rendaient chaque année en Angleterre pour une IVG engendrant des coûts élevés et des risques de condamnation à des peines de prison.

Les mobilisations suite au décès de Savita Halappanavar (31 ans) victime d’une fausse couche à 17 semaines de grossesse, fin 2012 parce que les médecins refusaient d’intervenir tant que le cœur du fœtus battait encore, ont provoqué un référendum sur l’avortement.

La loi de 2019 a été adoptée suite à ce référendum du 25 mai 2018, où près de 70% des votant·es ont opté pour la légalisation. Cette loi a déjà été évaluée et le rapport publié soulève de nombreuses lacunes dans la prise en charge. Les débats devraient reprendre prochainement et porter sur le délai de réflexion, le manque de praticien·nes, etc.

En 2024, une loi sécurise l’accès avec des sanctions pour harcèlement ou intimidation à moins de 100 mètres des centres IVG.